De manière un peu caricaturale, il me semble que deux écoles opposées se confrontent. La première vous aide à prendre de la distance et à faire le vide. Vous vous détachez ainsi des éléments de votre vie qui vous pèsent pour accéder à un état de béatitude. L’autre tendance vous aide à faire face à ce qui vous habite, ceci afin d’apprivoiser, d’approfondir le contenu de votre vie, vos émotions et vos préoccupations. Dans les deux cas, il y a une hauteur de vue, une distance salutaire par rapport au vécu concret, avec pour résultat de ne plus se laisser entraîner par les événements et émotions qui peuvent nous submerger. La méditation pourrait donc être vide ou habitée.
Comme chrétien, nous avons une opportunité de remplir notre espace de méditation. Non seulement de nous-même, mais d’abord de la personne de Jésus. De prendre ce temps non pas pour étudier et réfléchir, mais plutôt afin de réaliser sa présence, par une prise de conscience et une attention plus soutenue.
Une méditation qui ouvre notre cœur, nos pensées, et notre corps aussi, à la proximité de Jésus par son Esprit, ce Souffle qui nous habite mystérieusement.
Notre regard sur notre vie et sur le monde en est transformé. Notre sensibilité à l’autre est enrichie de celle du Christ. Notre confiance en Dieu en est augmentée et nous trouvons d’une part, un repos paisible et d’autre part, un nouvel élan pour marcher avec Lui sur notre chemin.
La méditation n’est pas facile, elle n’est pas une fuite, elle est surtout courage et détermination de ne pas glisser superficiellement sur notre vie, mais d’oser labourer, semer et récolter afin de donner du fruit.
Le Père enverra en mon nom l’Esprit Saint, celui qui doit vous aider. Il vous enseignera tout et il vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ne soyez pas inquiets et n’ayez pas peur.
Jean 14:26-27
Pascal Grosjean