On raconte souvent les actions de Dieu et ses faits merveilleux, ce sont d’ailleurs les histoires qui remplissent les livres pour enfants et qui les nourrissent. On parle beaucoup moins volontiers des silences, des non-réponses et de l’attente. C’est normal, les hauts faits, les réussites et les victoires nous plaisent et rendent Gloire à Dieu. Qui donc a envie de parler d’échec ou simplement de patience?
Mais on tombe parfois par accident ou dans une lecture suivie de la Bible, par exemple avec un guide, sur des textes qui sont moins glorieux. Les psaumes sont étonnants parce qu’ils n’hésitent pas à relever les questions, les incompréhensions et même la révolte des croyants, et en faisant cela ils rejoignent le grand groupe des chrétiens qui sont dans ce genre de situation.
Un des exemples qui est presque comique … pour nous lecteur aujourd’hui..., c’est ce fameux texte de Jérémie 29:11 qui promet des jours meilleurs au Peuple d’Israel en exil: « Car je connais les projets que j’ai formés sur toi, projets de paix et non de malheur », ces paroles sont belles et encourageantes, remplies de promesse et d’espoir. On oublie parfois que les auditeurs, les personnes qui l’ont reçues ont aussi entendu les phrases qui précèdent, au verset 10 « Mais maintenant, le Seigneur déclare : Quand le royaume de Babylone aura sévi pendant soixante-dix ans, j'interviendrai pour vous et je réaliserai le bien que je vous ai promis : je vous ferai revenir ici, à Jérusalem ».
La promesse est belle et la prophétie est bien réelle, mais ce que l’auditeur de l’époque entend aussi, c’est que la réalisation ne sera pas pour lui, mais pour ses enfants ou petits-enfants.
La patience et l’attente ne sont pas dans le top 10 de nos valeurs. La réactivité, l’immédiateté, l’efficacité, la réalisation visible et palpable sont des éléments qui dirigent notre société et pour être crédible, nous devons donner des preuves tangibles de nos capacités et réussites. La foi se trouve confrontée à la nécessité de la preuve, elle perd donc sa composante d’espérance. Hors pour nous, croyants, c’est à dire ceux qui croient ce qu’ils ne voient pas forcement, une vie de foi sans espérance, sans attente, sans patience est bien loin de ce qui nous est annoncé. Oui le royaume de Dieu est une réalité, pour aujourd’hui, et pour demain, et nous sommes actuellement dans cet entre-deux … tiraillés entre le « déjà » et le « pas encore », formule que j’ai découvert il y a fort longtemps lors de mes études de la Bible, mais qui garde toute sa pertinence et nous maintien dans la dimension de l’espérance.
Que Dieu fortifie notre foi, par l’amour qu’Il nous a déjà manifesté et qu’il nous manifeste encore !