Il y a une sorte de symbolique dans le dépouillement de tout ce qui est ancien et qui doit disparaître pour laisser la place à quelque chose de nouveau. Nous, les chrétiens, devrions en être coutumier. Mais je dois dire que l’état actuel du bâtiment donne l’impression qu’il n’y a plus que la structure … et encore.
La première chose qui a dû être entreprise une fois le chantier débuté, c’est de visiter et vérifier la solidité et la fiabilité du bâtiment. Certains éléments de base, comme le radier du rez-de-chaussée, nous ont étonnés, à peine l’avait-on percé pour de nouvelles canalisations qu’il s’est pour ainsi dire émietté. Nous repartons donc sur de nouvelles bases, nous avons fait des reprises en sous-œuvre pour les fondations et nous pouvons sereinement construire pour l’avenir.
Un autre aspect qui m’a un peu heurté, c’est que ce qui était « valable » autrefois ne l’est plus forcément aujourd’hui. J’ai été choqué par les exigences légales et techniques auxquels nous devons nous soumettre et qui rajoutent du travail, font exploser les temps d’étude avant travaux et le coût de la construction. Ces paramètres semblent indiscutables, malgré les doutes qui nous habitent parfois lors des séances de chantier, il nous faut obéir à toutes les nouvelles directives édictées quelque part dans un bureau par des personnes appliquées et certainement bien intentionnées.
Notre objectif en termes de construction, c’est de couler les nouvelles dalles en béton sur et sous les chambres, ainsi que celle de la future grande salle avant la pause des vacances de chantier du mois d’août, et je crois que nous allons y arriver !
Le charpentier est aussi entré en action et le Clos des Pierres n’a plus vraiment l’aspect d’un chalet depuis que les bardages en bois ont été arrachés des façades, la brique est apparente et devra être recouverte par des couches d’isolation, puis par des lames de bois. Heureusement, nous pourrons conserver la belle façade nord en madrier qui donne tout son cachet au bâtiment.
La majorité des soumissions est rentrée et, mis à part les surprises et surcoûts de maçonnerie ainsi que les exigences de l’ECA, il semble que l’on soit dans la cible (la dernière), il nous reste pourtant environ CHF 500'000.- à réunir pour pouvoir sereinement couvrir les dépenses. Nous sommes vraiment encouragés par les dons reçus, nous avons aussi pu, chaque année, allouer des fonds propres importants pour ce projet.
Renaître ou être renouvelé a un prix, le coût de la transformation peut être élevé, mais cela vaut certainement la peine, puisque nous pouvons regarder l’avenir avec confiance et nous réjouir de tout ce que la Ligue vivra encore au Clos des Pierres.