La Suisse romande comprend d’innombrables « case » ou « box » sur lesquelles sont collés une étiquette ou même plusieurs, peut-être une sur chacune des faces. Ces étiquettes nous informent de l’identité du mouvement de l’association ou de l’église concernées. Elles ont été choisies soit par les gens de l’intérieur, soit collée par ceux de l’extérieur, elles sont aussi souvent héritées de l’histoire.
À Transvision, rencontre romande de personnes engagées dans un ministère en œuvre, en mission ou en église, nous avons le privilège de pouvoir sortir de la boîte pour quelques jours afin de nous réunir à plusieurs centaines à Leysin pour des temps particuliers de rencontres et de ressourcement.
Je veux souligner ici deux aspects qui m’ont vraiment réjoui. Premièrement, dire que lors des deux dernières éditions vécues et cette année particulièrement, nous avons eu l’occasion de recevoir des interpellations pertinentes et relativement courtes lors des rencontres plénières et elles étaient suivies par des moments de partages, d’échanges et de prières qui nous ont permis de découvrir de nouvelles personnes et de dépasser le côté formel ou superficiel grâce à des attitudes très authentiques de chacun, chacune et dans la simplicité. Cette dimension s’est vécue entre personnes de différentes générations, appartenances ecclésiales, avec différents styles de vie et de cultures.
C’est un des points forts que je souhaite relever. Plusieurs éléments ont permis ce type de vécu et l’ambiance sympathique qui en découle. On peut espérer que les participantes et participants soient inspirés afin d’encourager un tel vécu dans leur lieu de travail ou de ministère.
Une pensée m’a traversé l’esprit par rapport à cette attente ou à cet espoir. C’est en lien avec mon vécu de camp ou de vacances. J’ai toujours remarqué que durant ces périodes à durée déterminée, il se vivait des choses plus librement et intensément, que ce soit des éléments positifs, comme des conversions lors de camps de jeunes, ou plus négatifs… voir de vraies bêtises. En fait, cela n’est pas si étonnant puisque nous savons que, dans ces cadres, nos expériences communes ne sont pas prévues pour durer. Cela nous donne une plus grande légèreté qui dans le cas de Transvision est certainement bénéfique. Ces rencontres sont néanmoins très précieuses et posent des jalons pour de futurs projets ou collaborations. Elles ont surtout permis de dépasser l’étiquette pour connaître un peu de la personne.
Un autre point que j’ai trouvé très pertinent concerne certains thèmes abordés. Dans un groupe tel que l’Église de Suisse romande, qui rassemble différents mouvements et leaders sur un même territoire, des questions relationnelles se posent naturellement. Des questions comme l’identité, la reconnaissance mutuelle, le pouvoir ou la réussite peuvent susciter des comportements humains tels que la comparaison, la jalousie, l’exclusion, la lutte de pouvoir, l’envie, le jugement, la stratégie de placement, etc.
La Bible nous en parle abondamment non pour les encourager, mais pour les reconnaître et nous inviter à un autre chemin. Choisir d’en parler ouvertement et de permettre des discussions en petits groupes est un acte courageux qui offre à chacun l’opportunité de réfléchir et de progresser. Proposer une autre manière de vivre les relations – par l’encouragement, la reconnaissance, l’écoute et le soutien – contribue à faire avancer une culture du Royaume de Dieu parmi les chrétiens de Suisse romande.
Au final, nous avons tous eu l’occasion de profiter de ces moments en commun. Nous repartons avec des défis dans plusieurs domaines de notre vie… J’en ai évoqué deux avec vous pour que vous puissiez, vous aussi, en être encouragés et bénis.
Pascal Grosjean
Membre de la direction