Ce qui brille et ce qui reste caché

À Rougemont, la nouvelle grande salle est sous toit. Un charpentier me disait : « Nous avons de la chance parce que notre labeur et nos créations sont bel et bien visibles. Nous avons une reconnaissance indéniable de la part des autres, et pour nous-mêmes c’est une grande satisfaction.  D’autres corps de métiers travaillent durement dans l’ombre, leurs tâches sont nécessaires, mais personne n’en voit vraiment le résultat et la seule remarque qui leur est faite, c’est lorsque quelque chose ne fonctionne pas comme on pourrait s’y attendre… »

Il y a toujours à apprendre de ce genre de situation, car il en va de même de nos vies personnelles et de groupes.

D’où nous vient notre valeur ? Avons-nous besoin de reconnaissance ? Sommes-nous à la recherche de l’approbation ? De félicitations ? Ou alors est-ce que cela nous manque et que nous en souffrons ?

Pour ma part, j’essaie de ne pas trop dépendre des autres, de leurs marques de reconnaissance ou de leur absence. Par ailleurs j’essaie de donner des retours vrais, positifs, encourageants à mon entourage sans verser dans la flatterie ! Mais parfois, je reconnais que cela me fait plaisir de recevoir une reconnaissance simple et authentique… quand elle arrive, est-ce que je sais l’accepter ?

Cette balance entre ce que je reçois et ce que je donne, entre ce qui brille sous les projecteurs et ce qui reste caché, entre les moments de travail ardu en « secret » et la présentation d’un résultat, est différente pour chacun.

Ce que je crois fondamentalement c’est que chacun est utile et a un ou des rôles à jouer, qu’il vaut mieux bien assurer sa place plutôt que d’en convoiter une autre plus en vue.
Je rajoute que l’approbation et le regard de Dieu qui voit aussi dans le secret et tellement plus important que celui des personnes autour de nous. C’est ce regard qui nous rend libres et nous encourage.

Pascal Grosjean
Membre de la direction